Les panneaux solaires, c’est quelque chose auquel on pense rapidement quand on cherche à faire des économies d’énergie et à être plus autonome.
On en voit partout, tout le monde en parle, et on entend souvent : « Tu verras, ça se rembourse tout seul ! » C’est vrai dans beaucoup de cas, mais comment être sûr que ça sera vrai dans notre cas précis ?

Parce que oui, le solaire est souvent rentable, parfois même très rentable, mais seulement quand les conditions sont réunies. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut le savoir à l’avance, sans avoir besoin d’un diplôme d’ingénieur ni devoir faire aveuglément confiance à un commercial douteux.
On va donc voir ensemble de quoi dépend la rentabilité réelle d’une installation solaire, et comment l’évaluer avec des outils fiables, sans se perdre dans les chiffres.
Ce qui fait la différence entre “rentable” et “pas rentable”
La rentabilité d’une installation solaire dépend de plusieurs éléments qu’il faut regarder ensemble.
Le premier, c’est évidemment le soleil. Pas seulement la météo du jour, mais la quantité d’énergie solaire annuelle reçue à l’emplacement précis où seront installés les panneaux solaires.

Entre le nord et le sud de la France, on peut être proche du double de production. Même à l’échelle du même village, deux toits voisins peuvent produire des résultats très différents selon leur orientation ou les ombres autour.
Au-delà de l’emplacement géographique, les trois éléments majeurs qui vont modifier la production solaire et donc la rentabilité sont :
- Orientation : plein sud, c’est l’idéal. Sud-est ou sud-ouest, c’est très bien aussi. Au-delà, les pertes commencent à se sentir fortement.
- Inclinaison : autour de 30° à 35° donne de bons résultats à nos latitudes. Trop plat, on perd en hiver. Trop raide, on perd en été.
- Ombrage : un arbre, une cheminée, un toit voisin… parfois un seul élément suffit à faire chuter la production de toute une rangée de panneaux.
Et puis il y a le comportement du foyer : quelqu’un qui travaille à la maison consommera beaucoup de sa production en direct, donc rentabilisera plus vite son installation qu’une personne absente toute la journée. Dans ce cas-là, le stockage d’énergie dans des batteries ou la revente peut être une solution qui fait augmente ou pas la rentabilité.
Un outil public pour voir clair : PVGIS
Pour savoir ce qu’une installation solaire peut produire, sans passer par un devis commercial, il existe un outil public et gratuit développé par la Commission Européenne : PVGIS.
C’est un simulateur basé sur des données météorologiques et satellites réelles, qui permet d’estimer la production solaire à un endroit précis. Il prend en compte la position du soleil tout au long de l’année, les variations saisonnières, la température et même les pertes de rendement habituelles.

Il suffit d’indiquer simplement l’emplacement géographique, l’orientation, l’inclinaison et la puissance crête de l’installation, et l’outil calcule ce que tes panneaux peuvent produire sur une année complète.

On obtiens des graphiques et des infos mois par mois sur la production qu’on peut espéré. L’outil est aussi intéressant pour simuler plusieurs configuration (orientation ou inclinaison différente par exemple) pour choisir la meilleure option.
PVGIS ne dit pas “combien on va gagner”, mais il donne ce qu’on peut espérer produire dans les meilleures conditions réalistes. C’est une base neutre, sans marketing, qui permet d’obtenir des chiffres concrets et réalistes.
Il est aussi possible de faire des estimations de rentabilité directement depuis le site en indiquant le prix de l’installation et le prix du kWh, mais on peut aussi très bien faire ces calculs assez simples soi-même.
De la production à la rentabilité
Produire de l’électricité, ce n’est qu’une partie de l’équation. Pour parler de rentabilité, il faut aussi regarder les solutions disponibles, le coût de l’installation (si on le fait soi-même ou pas un pro), et la durée de vie de l’ensemble.
Les panneaux solaires ont aujourd’hui une durée de vie de 25 à 30 ans, avec une baisse de rendement très lente (souvent moins de 0,5 % par an).
Autrement dit, même après 20 ans, ils produisent encore à plus de 85 % de leur capacité. C’est long, et c’est ce qui rend le solaire rentable dans le temps.
Attention tout de même car une installation solaire ce n’est pas juste des panneaux, c’est des onduleurs ou micro-onduleurs qui eux, peuvent avoir une durée de vie moins importante.
Un coût qu’on oublie souvent, c’est celui du support des panneaux, qui peut vite représenter une part importante de l’installation, même quand on fait les choses soi-même sans passer par un installateur professionnel.

Plus la production estimée par PVGIS est élevée par rapport à ce coût global, plus le retour sur investissement est rapide. Dans la majorité des cas, toit bien orienté, installation bien dimensionnée, on parle de 3 à 10 ans pour amortir complètement le système.
L’impact de la façon de consommer
Un point souvent oublié : la façon de consommer ton électricité change beaucoup la rentabilité. Un foyer qui consomme surtout la journée (quand les panneaux produisent) économise directement sur sa facture.
C’est ce qu’on appelle l’autoconsommation.
À l’inverse, si on consomme surtout le soir, il faudra revendre une partie de la production au réseau à un tarif plus bas, ce qui rallonge un peu le temps d’amortissement. Si on stocke dans des batteries, il faudra bien dimensionner la capacité de stockage et le coût des batteries peut rapidement rendre le projet absolument pas rentable.

Mais même dans ce cas, avec le prix de l’électricité qui grimpe régulièrement, le solaire reste souvent un bon placement à long terme et une sorte d’assurance d’avoir toujours un système capable de produire une partie de nos besoins.
Le solaire, c’est rentable ?
La rentabilité des panneaux solaires dépend d’un ensemble de petits paramètres, mais quand tout est bien pensé, le solaire est rarement une mauvaise idée. C’est une technologie mature, fiable, et aujourd’hui largement accessible.
Avant de se lancer, le plus intelligent reste de :
- Mesurer son potentiel solaire (avec PVGIS par exemple),
- Estimer sa consommation réelle,
- Comparer le coût de l’installation avec la production annuelle attendue.
Et seulement après ça, chercher le matériel qui correspond le mieux au projet.
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