Un de nos (nombreux) projets est d’installer une petite mare sur notre terrain. Voici notre vision et quelques informations que nous avons pu récolter à ce propos.
Pourquoi faire une mare dans son jardin ?
Les mares sont un lieu très riche pour la biodiversité, en effet de nombreux animaux vivent dans l’eau et la plupart des autres en sont également plus ou moins dépendants, que ça soit pour boire ou pour se nourrir de la faune et la flore qui y vit.
Ajouter une mare, c’est donc augmenter la biodiversité dans un périmètre assez large autour de celle-ci, et quand on connait l’importante de la biodiversité, déjà pour l’équilibre de la nature mais aussi, plus égoïstement, pour nous même (par exemple pour le potager, les arbres fruitiers…) il n’y a aucune raison d’hésiter !
Les mares disparaissent de plus en plus, le nombre de mares en France (et dans la plupart des pays industrialisés) s’est complètement effondré, ajouter une petite mare, c’est donc à notre petite échelle, participer à l’effort pour essayer de renverser la tendance et limiter la sixième extinction autant que possible.
Mais au-delà de cet aspect plus « subtil » il y a aussi de nombreux aspects pratiques à avoir une petite mare sur son terrain : Ce point d’eau permet d’abreuver ces animaux domestiques (poules, abeilles, moutons…) de façon plus ou moins automne. C’est un gain de temps et de confort de ne plus avoir à remplir régulièrement les différents abreuvoirs.
On peut également se servir de cette réserve d’eau pour tout un tas d’application, à commencer par l’arrosage du potager !
Et bien sûr, cette petite mare sera aussi un petit trésor visuel qui contribuera à créer un espace de vie agréable aussi bien à regarder quotidiennement en passant, qu’à observer plus longuement pour découvrir la richesse de ce milieu.
Emplacement et design de la mare
Voici deux points d’une extrême importance. Si l’on veut exploiter au mieux sa mare, sa position est essentielle. Et contrairement à certaines ressources, une mare est quand même plutôt compliquée à déplacer, donc autant bien réfléchir à son emplacement dès le départ.
L’idéal, si cela est possible, est de suivre ce qui existe déjà sur le terrain : Une zone déjà souvent humide, un endroit en bas d’un terrain en pente où l’eau de pluie à tendance a s’accumuler… Suivre ce que la nature « propose » déjà c’est s’éviter beaucoup d’effort.
On pourra aussi prendre en compte le relief et ce qui entoure la mare. Par exemple les arbres vont permettre d’apporter de l’ombre autour de la mare et limiter l’évaporation en été, mais si la mare est petite et les arbres nombreux, il peut y avoir un effet d’eutrophisation qui peut déséquilibrer la mare.
Mais il faut aussi prendre en compte l’utilisation de la mare, hors de question de la mettre à plusieurs centaines de mètres du poulailler si c’est vous compter abreuver vos poules avec et qu’il faudra tous les deux jours aller faire des allez-retour pour ramener de l’eau dans l’abreuvoir !
En ce qui concerne le design, plus la mare sera « difforme » plus elle sera un lieu d’accueil à une multitude d’espèces animales et végétales. Par exemple, certains animaux vont s’épanouir dans une eau profonde de seulement quelques dizaines de cm, alors que d’autres auront besoin d’au moins un mètre d’eau. Faire une mare irrégulièrement, avec des profondeurs différentes, des pentes irrégulières, des recoins… c’est créer autant de microhabitats pour des espèces différentes
Comment faire le bassin ?
Voici une question cruciale à se poser : Comment créer la mare ? Et surtout comment faire en sorte que l’eau qu’on va mettre dedans ne parte pas trop vite.
Pour faire le trou, suivant la taille on pourra envisager de le faire à la main ou bien d’utiliser une pelle mécanique. Rien de très compliqué. Par contre rendre le bassin « étanche » (au moins en partie) c’est une question beaucoup plus compliquée.
La méthode la plus « simple », c’est de se procurer un bassin en plastique préformé. Il suffit ensuite de poser le bac dans le trou et de le remplir. C’est rapide, mais les tailles sont vraiment très petites (généralement en dessous de 1000L) et l’esthétique pas forcement au rendez-vous…
Une autre solution très courante est l’utilisation d’une bâche pour aménager un bassin dans son jardin. Avec ce système toutes les tailles et les formes sont possibles, il suffit d’installer la bâche au fond du trou (généralement sur un lit de sable pour éviter les perforations). Les bâches EPDM semblent assez écologiques (on a pas encore creusé la question jusqu’au bout, mais à priori c’est pas trop dégueulasse) et durables. Il est aussi possible d’arriver à cacher complètement la bâche pour un effet esthétique au TOP !

Cette exemple de mare naturelle avec une bâche EPDM provient du site www.monbassindebaignadenaturelle.blogspot.com une mine d’information pour la réalisation de mare naturelle !
Même si l’EPDM semble écologique, la solution que nous préfèrerions mettre en place, c’est l’exploitation de la perméabilité naturelle du sol. Suivant le lieu d’implantation de la mare, cela n’est pas toujours possible, mais si ça l’est, c’est pour nous la solution idéale. C’est la terre qui va naturellement servir de barrière et retenir l’eau. On ne peut pas faire plus naturel ! Il existe des tests à faire et des techniques pour améliorer l’imperméabilité d’un sol (tassement par exemple), c’est un domaine que nous allons étudier plus en détail dans les années à venir, pour voir si cela est possible sur notre terrain.
Comment remplir sa mare ?
Une fois le bassin en place, il faudra bien évidemment le remplir. Pour ça, de nombreuses solutions existent et peuvent être mixées ensemble.
Dans le cas d’un tout petit bassin et si aucune autre solution n’existe, on peut envisager de le remplir avec l’eau du robinet, mais cela à beaucoup d’inconvénients. L’utilisation d’une eau potabilisée pour remplir un bassin est quand même assez dommage, en plus l’eau du robinet est traitée avec des produits comme le chlore qui est mauvais pour les micro-organismes (C’est un peu pour ça qu’on ajoute du chlore dans l’eau potable d’ailleurs : pour tuer toutes les petites bêtes invisibles).
Pour des bassins de petites ou moyennes tailles, on peut utiliser l’eau de la toiture. C’est une eau propre, abondante à de nombreuses périodes de l’année et généralement assez facile à détourner pour l’injecter dans la mare. C’est une solution idéale, sauf si, comme nous vous souhaitez déjà récupérer l’eau de pluie pour la traiter et s’en servir pour la douche, les machines à laver et même boire.
Dans notre cas, nous envisageons plutôt de récupérer l’eau de ruissellement qui tombe naturellement sur le terrain pour la rediriger vers notre mare. Cette solution peut permettre de rendre moins humides certains endroits du terrain et permet en même temps de remplir la mare, on est gagnant sur toute la ligne !
Une autre solution que nous envisageons, c’est d’utiliser les eaux grises de la maison, une fois passée dans notre système de phytoépuration (Si toute fois nous arrivons à avoir l’autorisation de construire une phytoépuration…).
Enfin, une autre solution très naturelle, c’est de dévier un ruisseau naturel pour remplir sa mare. Une fois la mare pleine, le trop-plein retourne dans le ruisseau, il n’y a donc pas d’impact négatif sur la nature, simplement la création d’un réservoir semi-naturelle sous forme de mare. Malheureusement pour nous, nous n’avons pas de ruisseau sur notre terrain.
Si vous avez des conseils, astuces ou remarques concernant les mares, n’hésitez pas à les partager avec nous en commentaire 🙂
Matthgo
Bonne idée mais du coup la première question que je me pose c’est : et les moustiques ? Vous n’avez pas peur d’être envahi avec une eau stagnante ?
Les Pingouins
C’est vrai que ça va amener plus de moustique logiquement, mais si l’écosystème autour de la mare fonctionne bien, cela devrait aussi amener les prédateurs naturels des moustiques et donc réguler un peu tout ça 😉
Mars
Une marre je pense que ça fonctionnera bien que si il y a du courant sinon ça fait une eau stagnante qui aura beaucoup de mal à se réguler… par exemple elle va chauffer avec le soleil et sera envahie par des algues (comme dans une piscine abandonnée les algues arrivent vite), la température ne sera pas du tout régulée, ce qui se passe différemment avec un cycle naturel ou l’apport d’eau froide régule le tout. Ca peut apporter un peu de vie, des têtards et grenouilles surement, mais pas évident je pense niveau stabilité du petit éco système à recréer…
Quand on installe un bassin dans un jardin on doit y adjoindre une pompe et une filtration (comme dans un aquarium) pour recréer artificiellement ce courant et cette circulation.
Tu ne verras aucun (ou très peu de) moustique(s) aux abords d’une source (car l’eau circule et ils pondent plutôt dans de l’eau stagnante) et tu trouveras difficilement du poisson dans une eau stagnante qui peut en plus s’assécher l’été sauf peut être sur vraiment un immense bassin…
Il faudrait demander aux experts sur le sujet, mais je pense qu’une des clés pour avoir quelque chose de vivant, c’est une eau propre qui circule (même à faible débit). Cela dit, il faut essayer et expérimenter, c’est la seule chose qui compte en réalité. Une grosse flaque apporte de la vie donc un petit bassin doit déjà apporter quelque chose.
D’un point de vue énergétique (géo-biologie) une eau stagnante plombe un lieu alors qu’une eau qui circule le dynamise (mais il faut éviter aussi bien d’avoir son habitation posée sur une eau stagnante que sur une source, dans le premier cas l’eau stagnante abaisse l’énergie du lieu alors que dans le second le passage de l’eau excite et cela fatigue à la longue cela peut jouer sur le sommeil aussi etc…) Ce sont des choses qui se passent sur un plan subtil mais c’est important, ce n’est pas juste une croyance, les anciens maitrisaient ça très bien.
Mars
Sympa l’article 🙂
Vous avez vu la dernière vidéo de Damien vous 🙂 non ? Ou alors c’est une belle synchronicité 🙂
A bientôt les amis,
Mars.
Les Pingouins
Effectivement on a vu la vidéo de Damien, mais c’est une pure coïncidence ^^
Les grands esprits se rencontrent :p
nico
dévié un ruisseau est illegal et peu générer une prune de 10 a 30 k€
meme si celui ci est sur son terrain
Les Pingouins
Salut Nico,
Merci pour l’info ! c’est la cas aussi si on ne le dévie pas ? on fait juste un « réservoir » avec la marre et le ruisseau repart ?
Matthgo
Attention il faut faire la distinction entre un cours d’eau domanial et non domanial. Dans le second cas vous avez le droit de le dévier sur votre terrain. (d’après wikipedia j’ai pas trouvé l’article sur legifrance.
Les Pingouins
ça à l’air complexe cette histoire de cours d’eau ^^
d’un côté heureusement qu’on n’en a pas sur le terrain du coup :p