Pourquoi nous n’avons pas construit en paille ?

Quand on dit qu’on auto-construit notre maison en bois principalement dans un objectif écologique, on nous pose souvent la question « pourquoi pas en paille ? »
Voici nos raisons 🙂

Construction en paille

Avant de vous dire pourquoi nous n’avons pas construit en paille, on voudrait rapidement décrire cette méthode de construction pour que vous puissiez avoir un avis éclairé sur les raisons pour lesquelles nous avons éliminé la paille. Nous ne sommes pas du tout des experts dans le domaine, donc n’hésitez pas à apporter vos précisions en commentaires 😉

La méthode la plus courante c’est de construire des murs en ossature bois et ensuite de venir isoler l’intérieur de l’ossature avec des bottes de paille à la place de l’isolant traditionnel. L’ossature est différente d’une MOB classique puisque les bottes de paille ont des tailles spécifiques.

Une autre méthode dite « paille porteuse » consiste à monter des bottes de paille les unes sur les autres, comme des briques, pour construire le mur.

Ensuite, les murs sont souvent enduits avec un mélange terre/chaux pour protéger la paille des intempéries.

Maison en paille
Si vous êtes intéressé par la construction en paille, on vous conseille la visite de ce chantier sur la chaîne de LJVS.

Pourquoi avoir éliminé la paille comme matériaux de construction ?

Les avantages de la construction en paille

Au démarrage de notre projet, nous étions partis sur une construction en paille, qui a énormément d’avantages :

  • le prix : la paille est un matériau qui coûte très peu cher, ce qui permet d’avoir un budget isolation très bas comparé à d’autres isolants comme la laine de bois par exemple, qui coûte cher. Et malgré son faible coût, c’est un excellent isolant thermique !
  • l’énergie grise très faible : certains matériaux ont un impact très fort en énergie grise, comme la laine de verre par exemple. La paille a l’un des coûts en énergie grise les plus faibles. La méthode de fabrication des bottes de paille n’est pas très polluant et le transport est quasiment nul.
  • la localité du matériau : nous aimions beaucoup le principe de trouver un agriculteur dans notre région pour fabriquer la maison avec des matériaux locaux. La paille est l’un des matériaux les plus facile à trouver localement ! Finalement, nous avons trouvé une scierie qui utilise des Douglas du Morvan (juste à côté de chez nous) pour notre ossature, mais l’isolant que nous avons choisi n’est pas local (laine de bois).avantages des constructions en paille
  • un matériau sain : si vous trouvez un agriculteur bio, la paille utilisée pour la construction peut être très saine ! Contrairement aux autres isolants qui sont mis en forme et traités sans qu’on puisse vraiment savoir ce qu’il y a dedans, une botte de paille c’est fait à 100% avec de la paille !

Les limites de la construction en paille

Mais vous l’aurez compris, tous ces avantages pour la paille, n’ont pas réussi à faire le poids face à ces limites :

  • la difficulté à s’approvisionner : pour trouver un fournisseur de paille, il faut trouver un agriculteur qui possède les bonnes machines pour faire des petites bottes à la bonne taille, et qui accepte d’occuper une partie de ses champs avec une céréale spécifique pour avoir les bonnes caractéristiques pour la construction (seigle ou blé).
    Il faut également que les bottes soient faites avec la bonne densité et un calibrage à peu près régulier pour ne pas trop galérer sur le chantier.
    Il faut donc vraiment s’y prendre à l’avance pour pouvoir trouver la bonne personne et mettre en place ce long processus pour que la plante pousse et puisse être transformée en botte de paille.
  • le temps d’approvisionnement : vous l’aurez compris, contrairement aux autres isolants qu’on peut acheter par des fournisseurs, en magasins ou sur internet, du jour au lendemain, pour la paille il faut gérer le projet au moins 1 an en amont.
    De plus, si la météo n’a pas été favorable sur l’année, il se peut que vous ayez un manque de matière première pour réaliser les bottes de paille.
  • le manque de documentations techniques : contrairement à l’ossature bois qui est très développée en Allemagne et aux Etats Unis et pour laquelle on trouve énormément de documentation technique sur Internet, dans les livres, etc.
    La construction paille n’est pas aussi bien documentée (malheureusement). Il n’existe pas de DTU paille, et pour des novices comme nous, c’est vraiment rassurant d’avoir un ouvrage technique sur lequel s’appuyer pour des points précis pendant l’autoconstruction.
    Vous pouvez par contre vous renseigner sur la technique du GREB qui apporte une base solide pour les constructions paille.

limites des constructions en paille

Il aurait été possible de faire des chantiers participatifs pour apprendre les techniques de construction paille, les enduits, etc. Mais là encore c’est une logistique lourde à prévoir longtemps en amont de la construction.

En résumé, nous avions une ouverture dans notre vie pour se lancer à fond dans la construction de notre maison, et ça ne coïncidait pas avec le planning d’une maison en paille. Nous avions deux ans devant nous pour concevoir et construire la maison. Si on avait construit en paille, cela aurait décalé le début de la construction de quelques années, et ça n’était pas envisageable pour nous malheureusement.

Si vous avez un projet de construction et que vous avez du temps devant vous avant de commencer, pour vous former, trouver un fournisseur, etc. alors foncez ! La construction paille est une très bonne alternative au parpaing 😉

On réfléchit même à construire notre atelier en paille porteuse lorsqu’on aura terminé la maison en ossature bois, puisque pour ce projet, on n’aura pas de planning serré à respecter.

 


 

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22 Comments

  1. Salut,
    Justement le Greb à éditer un mémo technique, par contre aucune idée du contenu.
    J’ai eu l’occasion de rencontrer brièvement Jean Batiste Thévard, c’est quelqu’un de caler dans ce domaine ( il est d’Orléans:) ).
    Ci-joint un lien de leur site où l’on peut y glaner et télécharger quelques informations (dont un forum), de plus il me semble qu’il y a un réseau plus ou moins maillé suivant les régions sur la construction paille.
    http://www.approchepaille.fr/technique-du-greb/le-guide-pratique
    http://centre-valdeloire.constructionpaille.fr/about/
    http://www.constructionpaille.fr
    Tschüss

  2. Salut les pingouins,

    Pour la paille on peut faire de l’ossature bois comme ce que vous avez fait avec des murs plus larges dans lesquels on vient incorporer la paille (c’est plus physique que de la pose de laine de bois !), il faut la compresser comme il faut (souvent en terminant avec un cric de voiture contre la lisse haute pour vraiment avoir une bonne densité). Il faut aussi contrôler le taux d’humidité (qu’elle ne soit pas trop humide, qu’elle ait bien eu le temps de sécher avant la pose) donc comme vous dites c’est moins pratique que des matériaux qu’on peut commander n’importe quand sur étagère. La paille doit faire en moyenne 100 à 120kg par m3. Tout en étant assez sèche (ca doit pas être l’eau qui fait le poids 🙂 mais bien le fait qu’elle est bien bien compressée.

    Ce qui est sympa c’est qu’on peut enduire aussi directement (enduits terre, ou terre/plâtre par exemple) en exterieur ou intérieur, cela peut donner un aspect très très joli. Par contre c’est la aussi HYPER énergivore en travail lors de la pose (des semaines de boulot), ou alors il faut bien se former et réaliser ce chantier en l’ouvrant à des bénévoles (chantier participatif). A vraiment ne pas sous-estimer je pense le temps de travail.

    L’autre façon de faire, qui est vraiment très jolie aussi c’est de réaliser la charpente non pas en ossature bois mais avec une structure « traditionnelle » poteaux/poutres, avec des fermes en bois massif (super joli quand on les laisse apparentes à l’intérieur). Et dans ce cas on vient monter en GREB des murs en structure plus légère (car les murs ne sont pas porteurs dans ce cas, c’est les poteaux qui tiennent la maison). Mais sur un gros chantier il faut vraiment être très bien formé pour calculer tout ça, ou se faire aider. Il y a des pièces assez massives à porter, et il faut maitriser l’art (c’est un art) de la taille des pièces en se formant par exemple au GABION (c’est une association qui propose des stages sur quelques jours qui peuvent être qualifiants). J’ai suivi l’un de ces stages (charpente tradi) et c’était super chouette d’apprendre à manier le ciseau à bois (ébauchoir) de réaliser tenons, mortaises et de voir les pièces s’assembler de façon très solide après 5 jours de taille et de théorie. Je conseille, c’est vraiment intéressant. Le mieux c’est de faire appel à un charpentier qui veut bien vous encadrer.

    On peut aussi mixer ces différentes techniques et faire des murs différents ou mixer ossature bois avec charpente tradi… bardage et enduits, etc… C’est génial… On a accès aujourd’hui à des techniques et matériaux très intéressants donc je trouve que c’est super de pouvoir faire un mix de tout ça. Pour mon projet je compte mettre une ferme tradi au centre et le reste en ossature bois. Les murs seront comme les votre 🙂 en laine de bois. Mais je compte mettre de la paille sous le toit 🙂 pour avoir une isolation du toit TRES haute (je suis en zone montagne même si en vallée on a vite froid l’hiver et le toit représente une énorme part des déperditions thermiques).

    Je trouve que vos choix sont très cohérents en tout cas. Vraiment c’est chouette… et vous participez à donner le virus de l’éco-auto-construction aux gens donc vous êtes précieux les amis ^^ 🙂

    A bientôt, Bonnes fêtes de fin d’année, Mars.

    • Les Pingouins

      Salut Mars,

      Merci beaucoup pour ton commentaire, c’est hyper intéressant !
      On va se renseigner sur les stages de charpente traditionnelle, on adorerait apprendre ça pour la structure du toit de notre terrasse 🙂

      Pour la paille et les enduits terre/chaux, on va sûrement faire des chantiers participatifs pour apprendre la technique et la remettre en oeuvre pour notre futur atelier !

      On a encore tellement à apprendre et à transmettre, on n’est pas prêts d’arrêter les vidéos :p

      Bonne fin d’année et bonne continuation pour ton projet !

      • Je rebondis ici en relisant votre commentaire du jour 🙂 et en relisant ce que j’avais posté à l’époque. Je pense que je vais changer pour l’isolation du toit et mettre de la ouate de cellulose plutôt que de la paille. Parce qu’avec le vide sanitaire le toit va être très haut d’un côté (très dangereux) et que la manip des bottes de paille est vraiment pas aisée. Enfin la ouate de cellulose sera moins attaquée par les bêtes… et pourra être remplie après la couverture par l’intérieur ce qui évite le stress de la pluie pendant l’isolation par l’extérieur ! Voila voila… 🙂 La paille c’est un super matériau mais dans la pratique pas toujours évident.

        • Les Pingouins

          C’est vrai que manipuler des bottes de paille sur un toit ça doit être loin d’être évident…

          On a fait notre isolation de toiture par l’intérieur (en laine de bois) et c’est un vrai confort de ne pas être dépendant de la météo, mais aussi d’être à des hauteurs raisonnables !

  3. Bonjour les pingouins !
    Je découvre votre blog, j’adore il est très bien fait et apporte des réflexions intéressantes.

    Je viens ajouter mon grain de sel sur cet article parce que moi et mon mari avons justement construit notre maison en ossature bois et isolation paille. Et effectivement, je confirme, il faut s’y prendre à l’avance ! Pour toutes les raisons que vous avez citées. Je rajouterais qu’il faut aussi se caler sur l’époque de la récolte de la paille. Bah oui, on ne peux pas en récupérer toute l’année.
    En plus, cela impose un certain planning pour la construction, parce que il vaut mieux éviter que la paille soit trop mouillée et pour les enduits il faut une certaine température pour qu’ils sèchent bien. Du coup, construire en paille, impose quand même un certain planning.

    Après, je tiens à dire que nous avons utilisé la technique GREB et que le livre référence de cette technique (David donne le lien dans son commentaire) est très très bien fait. Tout est expliqué de A à Z, il y a même des schémas pour montrer comment poser l’ossature. Il explique comment faire les plans aussi.
    Par contre, juste pour préciser par rapport à ce que j’ai lu dans le commentaire précédent : les murs GREB sont porteurs ! Même s’ils sont en ossature légères (ce sont des morceaux de bois de 4 x 10 cm). Ils portent donc la charpente sans problème.

    Et le dernier intérêt de cette technique (par rapport aux autres concernant la paille) c’est qu’on peut facilement faire les enduits à 2 puisqu’on enduit chaque rangées au fur et à mesure en utilisant les poteaux comme coffrage. Ça ne demande pas une grosse logistique comme la paille porteuse où il faut prévoir du monde pour enduire tous les murs en quelques jours. C’est aussi pour ça qu’on a choisi cette technique là !

    Donc la construction en paille, si vous avez le temps de la préparer en avance, oui c’est génial.
    Mais de toute façon, construire soi-même sa maison c’est génial, peu importe la technique choisie finalement 😉

    Sarah

    • Les Pingouins

      Salut Sarah !

      Merci pour ton témoignage, c’est intéressant de voir que nos raisons ne sont pas des fausses excuses et que la logistique pour la paille est à prévoir correctement 🙂

  4. Sébastien FENEUIL

    Salut les Pingouins,

    Félicitations pour le travail accompli depuis le début de votre aventure !

    En ce qui concerne la paille, il y a également la technique du GREB qui est très adaptée à l’auto-construction.

    Pour faciliter la recherche d’agriculteurs fournissant de la paille pour la construction, il y a ce site qui en recense une partie (choisir d’abord votre région, puis aller dans la rubrique « annuaire des professionnels ») : http://www.constructionpaille.fr/

    APPROCHE-Paille est l’asso spécialiste de la technique du GREB, n’hésitez pas à nous contacter pour toute information. Nous serions ravis de pouvoir vous aider dans votre projet !

    Bonne journée,
    Sébastien

    • Les Pingouins

      Salut Sébastien 🙂

      On commence à se renseigner sur le GREB pour la construction de notre futur atelier !
      On vous contactera sûrement quand la maison sera terminée et qu’on attaquera ça sérieusement 😉

      A bientôt

  5. Claire Viannenc

    Bonjour et merci d’ouvrir les réflexions sur la construction paille !
    Juste une précision qui contredit un de vos paragraphes : depuis 2012 la mise en oeuvre de la paille est cadrée par des règles professionnelles (résistance mécanique, résistance au feu, règles de mise en oeuvre, etc.) grâce à un énorme travail de recherche et développement entrepris par la filière paille. Ceci permet aux professionnels du bâtiment de concevoir et réaliser des projets en paille tut est étant couverts par nos assurances.

    Je suis architecte et je vais justement suivre une formation PRO PAILLE afin de proposer ce matériau formidable (parmi tant d’autres) à mes clients.

    Vu les enjeux environnementaux et vue la part ahurissante de la construction dans la production de gaz à effets de serre, de déchets et sa consommation d’énergie, la diversité sera notre meilleure alliée !

    Par contre je suis d’accord, c’est plus compliqué que de s’approvisionner en laines diverses et variées, il faut une bonne dose d’anticipation. Concernant le teaming et la filière, j’en saurai plus après ma formation mais vue l’énergie déployée par le RFCP (réseau français de la filière paille) la production va suivre.

    • Les Pingouins

      Salut Claire,

      Super pour les règles concernant la paille ! si ça peut permettre d’ouvrir ce matériau au chantier pro et pas uniquement aux autoconstructeurs, ce serait génial !

  6. Claire Viannenc

    Oui !
    Et ces règles sont également applicables aux auto-cnstructeurs bien entendu avec fiches d’auto-contrôle etc.

  7. Salut les pingouins (allez, je passe par ici vu que vous ne passez plus sur FC).
    Pour avoir fait un chantier paille, avec la paille acheté chez l’agriculteur d’à côté, j’ai vite éliminé ce matériau.

    Effectivement, le côté prix (5 à 10 fois moins cher que d’autres isolants « écolo »), l’énergie grise faible et l’abondance du matériau font qu’il est un excellent matériau d’isolation.

    Mais il ne faut pas négliger 2 points (sur le chantier où j’étais, ça s’est particulièrement senti) :
    – une botteleuse d’agriculteur fait des ballots pour les empiler, pas pour de la construction. Du coup, les tolérances ne sont pas les mêmes. On avait des ballots de paille qui allaient de 89 à 104cm de long. Du coup, il a fallu passer un temps infini pour trier les bottes par longueur (fait avant qu’on arrive sur le chantier participatif), trouver la botte qui va bien dans l’emplacement, en changer parce qu’on s’est en fait trompé ou qu’on est tombé sur une botte mal catégorisée, reficeler les bottes (que d’heures passées à tricoter des bottes de paille), … en bref, faire l’économie d’une botteleuse pensée pour faire de la paille de construction est une énorme perte de temps et d’énergie.

    – la paille, c’est pas cher, mais ça demande une main d’oeuvre de malade. Déjà pour stocker le matériau, le bacher, s’assurer qu’elles ne prennent pas l’humiditer, écarter les bottes moisiées, …
    Puis on passe des mois (littéralement) à rentrer ses bottes entre ses montants. C’est physique car il faut y aller en force (après il y a des astuces, avec des sangles, des plaques pour les faire glisser, …). Et quand on a tout fait, qu’on est bien crevé, ben il faut recommencer à faire des poupées pour combler les trous, puis passer le gobetis en terre, tester s’il est bien accroché en tirant dessus, refaire ce qui s’arrache (parfois plusieurs mètres carrés qui ont pris des heures à faire), puis faire les enduits terre …
    On voit beaucoup de chantiers participatifs sur la paille car justement ça demande une main d’oeuvre vraiment énorme (pas forcément très qualifié, ce n’est pas très compliqué, mais ça demande vraiment beaucoup de temps et d’efforts).
    Enfin, on peut passer une journée complète à faire des points particuliers en paille (d’ailleurs, il est plutôt recommandé de faire toutes les découpes bizarres / en triangle en laine de bois plutôt qu’en paille, c’est plus rapide).

    Donc j’ai préféré m’économiser, et mettre de la laine de bois. Beaucoup plus cher, tout aussi efficace (le lambda est même un peu meilleur donc à épaisseur égale on a une meilleure isolation), mais tellement plus rapide à mettre en place si on a bien pensé son ossature à l’avance ! Et le temps, comme partout, c’est de l’argent.

    • Les Pingouins

      Salut Florian,

      Merci beaucoup pour ton retour d’expérience, c’est super intéressant !

    • Claire Viannenc Architecte

      Bonjour, merci pour ce retour d’expérience.
      En effet un chantier paille est parfait pour l’auto-construction lorsqu’on a bien conscience du temps et des efforts à mettre en œuvre. C’est aussi une manière de remettre l’humain au cœur de la construction !
      Par contre il y a tout de même de choses à mettre en place pour éviter d’avoir à retravailler chaque botte et les règles pro sont justement là pour anticiper et se préserver des écueils.
      En l’occurence il faut commence par la commencement :
      – une ossature bois calculée selon les dimensions fiables des bottes (hauteur/largeur et non longueur qui est variable d’une machine, d’une botte à l’autre)
      – un cahier des charges pour la commande des bottes. Le choix d’un agriculteur du coin est très louable mais les botteleuses dont ils sont équipés doivent être réglées au maximum de leur capacité pour obtenir la bonne densité. On peut aussi se prémunir de cela en passant par un négociant bien mieux équipé qui respectera sans difficulté le cahier des charges.

      Par expérience on n’est pas sensé forcer comme un malade pour mettre en place les bottes. Si tel est le cas c’est qu’on a mal dimensionné l’ossature ou mal retaillé les bottes le cas échéant. Si la mise en œuvre est trop « forcée » on risque de ne pas obtenir la bonne adhérence entre les bottes et le fond de paroi et donc compromettre la pérennité du mur.

      Les enduits sont en effet une des phases les plus longues et ce n’est pas pour rien que les prestations de pro coutent un bras ! Mais le résultat sur le confort hygrothermique et visuel est tellement qualitatif…

      La laine de bois c’est pour moi une bonne solution mais dont on ne peut pas faire une généralité. Mine de rien il y a une proportion de fibres synthétiques qui me dérange dans ce matériau. Il existe également des fibres de paille de riz : la paille de riz est un déchet dont les producteurs camarguais se débarrassent en le brûlant la plupart du temps. Alors c’est plutôt bien de soutenir une filière de revalorisation !
      Bref, lorsqu’on a bien les pieds sur terre en ce qui concerne le temps de mise en œuvre, à choisir pour moi c’est paille et anticipation !

  8. Claire Viannenc Architecte

    Bonjour à tous ceux qui s’intéressent et se documentent sur la construction bois-paille. Désormais certifiée pro-paille j’ai maintenant plein d’éléments d’analyse au sujet de votre article fort intéressant.

    Sur la difficulté à s’approvisionner : oui en effet il faut de bonne bottes pour faire une bonne maison paille. C’est la base mais je tiens juste à remettre les choses dans leur contexte : la paille est un déchet. On ne fait pas pousser du blé pour la construction paille mais pour le grain de blé. le RFCP a mis en place un répertoire y compris des fournisseurs
    https://rfcp.fr/annuaire-des-professionnels/?doing_wp_cron=1574413047.1846230030059814453125

    Sur le manque de documentation technique : peut-être que votre article date un petit peu. Il existe depuis 2012 des règles pro qui cadrent la mise en œuvre des bottes de paille comme remplissage isolant et support d’enduit. Ceci nous permet par exemple à nous les pro de proposer des projets en bois-paille tout en étant couverts par notre assurance décennale. C’est devenu une technique courante donc équivalente à un DTU à condition d’être formé.e pro-paille. La technique du GREB (très employé en autoconstruction) ou de la paille porteuse ne sont quant à elles pas couvertes par un tel cadre réglementaire.

    Pour en savoir plus sur la construction paille il faut chercher sur le site du Réseau Français de la Construction Paille. Je précise que ce réseau est, à l’inverse de tous les autres réseaux (bois, etc.), pas un réseau de fournisseurs. En gros l’intérêt pour les personnes engagées dans ce réseau est de voir se développer cette filière à laquelle ils croient par conviction.

    • Les Pingouins

      Salut Claire,

      Merci pour tes précisions et conseils !

      Ils pourront nous servir pour notre futur atelier en paille 😉

  9. Claire Viannenc architecte

    Je vous souhaite le meilleur pour tous vos projets. N’hésitez pas si je peux vous aider !

  10. Bonjour,
    Il me semble qu’il y a un dtu :
    http://www.cstb.fr/pdf/atec/GS20-U/AU17406_V1.pdf
    De plus, il y a les RCP qui donnent un cadre précis à la construction paille, non ?

    • Les Pingouins

      Merci pour les liens, on va se renseigner et ça pourra servir à d’autres autoconstructeurs 👍

    • Claire Viannenc Architecte

      Bonjour
      Cette avis technique concerne l’isolation des murs en panneaux un rouleau de fibre végétal. Il ne concerne donc pas l’isolation en bottes de paille. Le seul document de référence valable est celui du RF CP : les règles professionnelles de la construction paille (dit pro-paille), en tout cas pour son usage en tant qu’isolant et support d’enduit.

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