Économique et écologique à la fois, la récupération de l’eau d’un puits est une solution très intéressante pour limiter son impact écologique et ses factures d’eau.
Nous avons la chance d’avoir un terrain avec un puits installé dessus. Nous nous sommes donc rapidement intéressés aux différentes techniques pour récupérer cette eau gratuite et abondante.
Le puisage manuel
La technique la plus simple : Attacher un seau au bout d’une corde et descendre le seau jusqu’au fond du puits. Ça permet au passage de faire une séance de sport gratuitement, surtout quand, comme nous l’eau du puits peut être à plus de 25m de profondeur. C’est une bonne solution ponctuelle, mais vraiment pas pratique pour une utilisation quotidienne de l’eau du puits.
Nous avons également étudié la possibilité d’installer une pompe qu’on pourrait actionner à la main (moins fatiguant que de remonter le seau d’eau).

Mais il semblerait que cela ne fonctionne que si l’eau reste relativement en surface (Maximum 5-7m) et que le niveau ne varie pas trop au cours du temps. Dans notre cas, ce n’était donc pas une solution adéquate.

La pompe de surface
La pompe de surface est une pompe électrique et comme son nom l’indique elle reste en surface, c’est à dire hors du puits

C’est intéressant pour la maintenance : La plupart de l’installation est facilement accessible, on peut surveiller et intervenir sur la pompe sans aucun problème.

Par contre, la pompe de surface ne pourra pas allez puiser de l’eau située à une profondeur plus importante que 7-8 mètres. Dans notre cas, ce n’était pas non plus adapté.
La pompe immergée
La pompe immergée est une pompe électrique qui cette fois est plongée dans le puits. Elle se retrouve donc complètement sous l’eau en permanence. Cela rend la surveillance et la maintenance plus compliquées et il faut s’assurer de prendre un modèle qui résiste à une immersion constante (la plupart du temps ça sera en inox + fonte).

Mais l’avantage de la pompe immergé c’est qu’elle peut pomper de l’eau même très profonde. Suivant les modèles on pourra largement dépasser les 30 ou 50 mètres.

Le ballon vessie
Si l’on souhaite remplir de temps en temps une cuve par exemple, on peut se contenter d’utiliser simplement une pompe de puisage immergé ou de surface. Mais si l’on souhaite avoir une utilisation régulière et connecter l’installation sur des circuits classiques : arrosage, machine à laver, toilettes… il faut ajouter un élément indispensable : le ballon vessie.

Son rôle est d’être une sorte réserve « tampon » qui évite à la pompe de se mettre en route à chaque ouverture de robinet, même si vous n’utilisez que l’équivalent de quelques verres d’eau.
Généralement il s’agit d’un réservoir à vessie (d’où son nom) munie d’un pressostat (Un appareil qui mesure la pression). Le pressostat va démarrer la pompe lorsque la pression dans le réservoir tampon est trop faible et la couper quand la pression est assez élevée.

Grâce à ce système, on peut avoir une réserver de quelques dizaines de litres (suivant le modèle choisi) ce qui va éviter l’allumage de la pompe à chaque ouverture de robinet. D’une part cela sera plus agréable à l’utilisation, car si la pompe démarrait à chaque fois on pourrait avoir une petite latence entre le démarrage et le moment où l’eau commence à sortir, mais surtout, cela préserve la pompe puisqu’elle va démarrer et s’arrêter moins souvent.
Le surpresseur
Le surpresseur va permettre d’augmenter la pression avant de l’injecter dans le circuit de distribution. Il s’agit tout simplement d’une pompe, souvent directement connectée à un ballon tampon.

L’utilisation d’un suppresseur n’est pas obligatoire, cela va dépendre de la puissance de votre pompe, de la profondeur de votre puits et de l’utilisation que vous avez de l’eau provenant de votre puits.
Parfois, le groupe surpresseur : Pompe + ballon suffit dans le cas d’un pompage de surface (sans devoir mettre en plus une pompe de surface ou une pompe immergée).
Les filtres
Enfin dernier élément du système : les filtres. Ils permettent de protéger l’installation en filtrant les grosses particules comme le sable et éviter que vos circuits et vos appareils ne soient encrassés.

Ensuite, suivant l’utilisation que vous souhaitez faire de l’eau de votre puits, on pourra ajouter plus ou moins de filtres afin de la rendre conforme aux utilisations souhaitées, en allant jusqu’à la potabilisation si l’eau d’origine s’y prête.
Notre installation de puisage
Pour notre installation de récupération d’eau de notre puits, nous avons choisi une pompe immergée reliée à un réservoir à vessie car nous allons utiliser cette eau dans la maison pour de nombreuses applications. Nous allons également installer plusieurs filtres afin de protéger l’installation et purifier l’eau.
Nous avons commandé tout le matériel sur le site Pompe & Moteur et nous allons donc bientôt pouvoir l’installer. Nous vous partagerons tous les détails de la mise en oeuvre sur ce blog ainsi que sur notre chaîne Youtube Comme un pingouin dans le désert.
Julie
Super résumé ! Pour ma part, j’ai une envie d’éolienne de pompage !
J’ai un puits dont l’eau est très peu profonde : je ne sais pas à quelle profondeur est le forage, mais cet été pendant la canicule, l’eau était à moins de 2m sous la margelle, et l’hiver il déborde ! L’accès à l’eau est donc très facile, même si il faut encore rajouter 2/3 m de dénivelé pour ramener l’eau en haut du terrain et dans la maison. Les anciens proprios se servaient uniquement de l’eau du puits (sans filtres ni analyses, bien sur ^^), via une petite pompe de surface et un ballon tampon. Apparemment, pendant les 70 ans où la maison a été dans leur famille, ils n’ont jamais manqué d’eau, c’est prometteur ! Faut dire qu’étant installée sur un gros bloc de granite recouvert d’argile, l’eau à du mal à s’évacuer !
J’ai préféré me connecter sur le réseau d’eau potable (élevages tout autour, trop plein du puisard juste à côté du forage, et la phytoépuration ne sera pas très loin non plus…). Je ne garde le puits que pour la machine à laver et le jardin. Vu l’utilisation, ce n’est pas gênant si le fonctionnement est intermittent et le débit faible, donc j’ai très envie de fabriquer un système avec une éolienne dans ce style-là : https://www.sites.google.com/site/petiteeoliennedepompage/, pour alimenter un réseau de mares, et faire circuler toute cette eau sans dépenser d’électricité (avec éventuellement un retour de l’eau en rab’ dans le puits, histoire de ne pas le vider…).
Ça m’a aussi (et surtout !) l’air d’être un bricolage sympa à faire !
Les Pingouins
Salut Julie !
Super cette idée d’éolienne de pompage 🙂
Tu nous diras si ça fonctionne bien.
David
Nous avons également un puits et utilisons pour certains usages l’eau qu’il contient. C’est ainsi que je me suis rendu compte que le volume du réservoir indiqué comporte l’eau et l’air de la vessie.
Il semble que pour un réservoir par exemple de 30 litres, en réalité vous n’aurez que 15 l. avant la mise en marche de la pompe…
Pas gênant si on le sait…
Les Pingouins
Merci pour les info David 😉
C’est vrai que notre ballon de 100L permet de contenir 30L d’eau au final, mais le but ici est vraiment de pouvoir avoir de la pression pour éviter de déclencher la pompe trop souvent.
vic
Hello les pingouins !
Joli résumé ! Je vis sur un site isolé et j’ai un puits aussi. Je vous confirme que la corde et le seau c’est très vite chiant au quotidien même avec l’eau à 6m. La pompe à main a été une vraie révolution.
Avant d’installer une pompe immergée, c’est quand même pas mal de faire un essai de puits et/ou un essai de nappe pour savoir ce que votre puits est capable de fournir en eau (détermination du débit critique). Il y a plein de doc très bien fait sur le net pour voir comment faire, et ça peut éviter de se retrouver avec une pompe surdimensionnée et un puits asséché.
Bon courage
Les Pingouins
Salut Vic,
Merci pour tes conseils 🙂
Clément
Salut les pingouins,
Félicitations pour votre super projet, tout le boulot que vous faites et les medias de support que vous animez.
Je rénove (avec des artisants) une maison (à but locatif) qui a un beau puits avec une belle capacité (jamais vu à sec d’après les anciens du coin) donc j’avais envie d’utiliser l’eau au moins pour les toilettes etc. (difficilement envisageable pour tout l’approvisonnement du fait de l’objectif locatif)
Mais au final on m’a déconseillé car si l’eau est trop ferrugineuse comme ça semble être le cas, cela peut endommager les installations sanitaires (rouille et traces) plus rapidement que prévu, et donc réduire drastiquement la durée de vie des équipements/installations, où alors il faut prévoir des installations de filtrage compliquées etc.
Donc au final cela ne semblait pas forcément intéressant d’un point de vue économique de valoriser cette eau de puits pour la maison dans ce cas précis. (bien sûr le puits reste très utile pour tout le jardin).
Peut être que ça aurait été intéressant dans le cas d’une autonomie complète sans aucun raccord au réseau.
Ou bien je ne sais pas peut être que cela serait envisageable de brancher l’eau du puits au lieu du réseau si je trouve une solution technique satisfaisante et pas trop onéreuse.
Avez-vous fait l’analyse précise de votre eau de puits ? On m’avait orienté vers innovalys.fr
Avez-vous des conseils/remarques liées à cette question?
Les Pingouins
Salut Clément,
Merci pour ton message 🙂
Effectivement la rentabilité dépendra grandement de la qualité de l’eau qu’il y a dans ton puits. Nous n’avons pas encore fait analyser le nôtre, mais on pense faire un réseau dédié à l’eau du puits dans la maison en plus de réseau d’eau de la ville (double plomberie en résumé). Dans notre cas, c’est assez simple à mettre en place car nos points d’eau sont restreints et très proche dans notre petite maison 😉
Alan
Bravo pour vos explications.
Puis je espérer faire descendre l eau d un puits à 6m50 à un jardin situé à un niveau plus bas en l amorcant par remplissage du tuyau à la sortie du puits , le tuyau etant muni d une crépine anti retour et d une vanne à l autre bout.?
Les Pingouins
Bonjour, il faut regarder au niveau des caractéristiques de la pompe.
En fait il y a une limite physique autour des 10-11m lorsque la pompe est hors du puits et plus on se rapproche de cette hauteur, plus la pompe aura du mal, c’est pour ça que souvent ça tourne autour de 7-8m maximum.
C’est pas tellement une histoire d’amorcer ou non le tuyau, c’est qu’en faite quand on pompe l’eau de cette façon, c’est la pression atmosphérique qui fait remonter l’eau dans le tuyau (la pompe créer juste un vide) ce qui fait qu’on ne peut pas dépasser les limites de la pression atmosphérique qui est autour de 10-11m
Olivier P.
Bonjour
Pour ma part j’ai seulement un puit car loin des réseaux, j’ajoute pour ceux qui parlent de rentabilité que l’eau du réseau n’est jamais chère, et qu’il est difficile d’avoir une installation dont le coût d’achat et usage soit plus compétitifs MAIS si on consomme très peu d’eau, ce qui doit être un objectif, l’abonnement n’est pas négligeable ! Et donc l’installation peut s’approcher de la rentabilité. Ensuite, il est possible de simplifier énormément la solution présentée par les Pingouins qui est le solution « courante » si l’on veut la même qualité en débit, pression, quantité et qualité de l’eau que le réseau, bref l’autonomie dans une logique d’usage qui reste un standard de fin de XXeme siècle.
Chez moi, plutôt que mettre un surpresseur en amont pour augmenter la pression, un ballon pour protéger le surpresseur, et un mousseur au robinet pour baisser la quantité d’eau consommé, j’ai réfléchi avec ma méthode de radicale simplicité : j’enlève tout. La pompe est assez puissante pour monter l’eau du bas du puit jusqu’à un bête bidon en hauteur (200litres, étanche, qualité alimentaire, récupéré à un paysan) et descend gravitairement au robinet. Pas d’autres éléments qu’une pompe « vide cave » à 26€ donc que j’allume pour remplir le bidon une fois tous les 36. Très peu de pression au robinet, c’est parfois pas idéal (juste pour le lavage des cheveux longs en fait) mais l’économie d’eau est substantielle du coup! Et la pompe fainéante donc.
Quand au filtre… J’ai une eau très finement argileuse, aucun filtre ne filtrait ça elle restait trouble. Qu’à ça ne tienne: l’eau est puisée à un tiers de haut du bidon stocker, l’eau décante dans le bidon (ne pas puiser d’eau dans la journée du remplissage) et ensuite l’eau sort doucement, éclaircie. Il ne me reste plus, pour l’eau de boisson, qu’à la purifier dans un bidon (jerrican 20litre récupéré dans une laiterie) avec une petite goutte de micropur® et voilà.
Bon ok c’est extrême mais je suis radin. Depuis un an j’ai encore « amélioré » le système, mais c’est une autre histoire.
Les Pingouins
merci de donner d’autres façons de faire 😉 ça pourra aider ceux pour qui notre méthode ne convient pas
Olivier P.
P.S. mon commentaire ne visait pas à dire « chez moi c’est mieux que les pingouins » je ne suis pas du tout au niveau qualitatif des pingouins, je donnais juste une autre méthode pour ceux qui n’ont pas d’argent ou sont trop fainéants comme moi pour faire une installation compliquée.
P.S. j’ajoute que toutes les pompes de surface sont forcément limitées à une profondeur de puisage de 7-8m car c’est une donné physique : pour aspirer l’eau il faut mettre le tuyau d’aspiration en dépression par rapport à la pression atmosphérique et que l’écart de pression fasse monter l’eau. Mais une hauteur d’eau de 7-8m représente une dépression tellement importante que l’eau dans le tube se vaporise (l’évaporation dépend de la température de l’eau et de la pression. À pression normale l’eau s’évapore (« bout ») à 100°C, mais en altitude (pression un peu plus basse) c’est 90°C… Et si la pompe abaisse la pression pour aspirer, elle finit par faire « s’évaporer » l’eau du puit (qui est vers 13-15°C!) La hauteur d’eau maxi que la pompe peut aspirer dépend donc de la pression extérieure et de la température de cette eau, mais plafonnera vers 7-8m. Au delà, elle brasse de la vapeur d’eau qui va condenser violemment en arrivant à la pression atmosphérique bref ça va abîmer la pompe.
Je ne suis pas physicien, j’ai quelques notions et un peu de mémoire, mais ce que j’explique n’est donc pas à prendre comme parole d’évangile.