Quel est le chemin vers une meilleur alimentation ? On vous parle de notre réflexion sur cette question, qu’on se pose depuis de nombreuses années.
Nous avons réfléchi aux différentes possibilités qu’il existe pour se nourrir mieux, avec les avantages et les inconvénients de chacune. Il en existe sûrement d’autre, mais que nous n’avons pas pratiquées.
Des plats non préparés
Première étape vers le « mieux manger », limiter au maximum les plats préparés. Le problème majeur de ce mode d’alimentation c’est qu’on va retrouver beaucoup d’additifs, histoire que le plat conserve un aspect appétissant. Donc stabilisants, colorants, et tous ces noms incompréhensibles dans la liste des ingrédients.
Ces additifs ne sont pas forcement dangereux, mais pour beaucoup il y a tout de même des suspicions d’effet néfaste, surtout quand ils sont consommés régulièrement. Par exemple le sel est un additif très courant, il n’est pas spécialement dangereux en tant que tel, mais à grande dose il est responsable de beaucoup de problèmes de santés.

Un autre problème avec les additifs c’est qu’ils sont nombreux dans un même plat et qu’on peut avoir un effet cocktail : les éléments peuvent être inoffensives pris séparément, mais devenir dangereux en cas de mélange. Malheureusement la plupart des études ne prennent pas en compte cet effet pour conclure à la dangerosité ou non d’un additif.
La qualité des matières premières est également très discutable. Une partie est souvent constituée de résidus qui seraient pratiquement immangeables telle quelle, mais qui une fois réduit en purée et mélangé au reste du plat semble provenir d’un beau légume. À ce sujet on vous conseil le livre vous êtes fous d’avalez ça, qui donne un tas d’exemples d’utilisation de matière première alimentaire à la limite des règles sanitaires.

L’alimentation Bio
Une fois qu’on a stoppé les plats préparés, et qu’on a enfin redécouvert le plaisir de préparer ses propres plats (sans devoir y ajouter des dizaines d’additifs), on se pose naturellement la question de la qualité de cette matière première : fruits et légumes, viandes, condiments…
La réalité est souvent assez désespérante. Des produits chimiques sont utilisés en grande quantité pendant tout le processus : Avant les cultures, pendant les cultures et même après la récolte des traitements sont ajoutés pour augmenter les durées de conservations. D’une part une partie de ses traitements finissent immanquablement par se retrouver dans notre corps, même en prenant des précautions (bien laver les fruits et légumes avant de les utiliser par exemple) et d’autre part cette agriculture dite conventionnelle est un désastre écologique puisqu’elle anéantit complètement la vie des sols (On vous prépare un article complet sur ce sujet).

Bref, quand on commence à fouiller on se rend vite compte que le bio est plus vertueux. Cependant plusieurs choses sont à prendre en compte : Le bio n’est pas non plus miraculeux. En fait pour être estampillé bio, un légume ou un fruit doit avoir été cultivé en suivant un certain nombre de règles définies dans un cahier des charges. Si les produits phytosanitaires sont clairement limités au maximum, ils ne sont pas non plus inexistants. Il est également possible d’estampiller des préparations avec le label bio, même si 5% du produit a été cultivé en non-bio.
Si à l’origine de l’agriculture bio on trouve des hippies amoureux de la nature qui souhaitaient des produits sains et cultivés dans le respect du cycle naturel des choses, quand certains industriels ont commencé à voir le potentiel de cette filière, la priorité pour eux est devenue la rentabilité. Peu importe si les techniques de culture ou l’esprit de production va à l’encontre du but initial. C’est comme ça qu’on se retrouve par exemple avec des bananes bio, venu de l’autre bout de la planète et emballé en sachet individuel plastique.

L’idéal c’est donc d’éviter le bio industriel et se tourner vers des magasins spécialisés qui font ça pour les valeurs de l’agriculture biologique et non pas pour augmenter les marges au maximum. Ce type de magasin propose également très souvent du vrac afin de diminuer les emballages au maximum.
Pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir ce type de magasins autour de chez eux, sachez qu’il existe des magasins en ligne spécialisés dans la livraison de produits alimentaires bio qui se préoccupent de toutes ces questions.
AMAP
Une AMAP est une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Il s’agit d’une sorte de partenariats entre un agriculteur (ou un groupe d’agriculteurs) et des consommateurs. Les consommateurs s’engagent à acheter une certaine quantité d’aliments sur une période donnée et l’agriculteur s’engage à leur fournir régulièrement (généralement une fois par semaine).
Souvent, lorsqu’on s’engage sur une certaine quantité de nourriture, on paye tout ou une partie à l’avance. Cela permet à l’agriculteur de se financer sans devoir passer par une banque. En échange il fournira chaque semaine un panier composé des récoltes de saisons issues de sa ferme.

Une AMAP ne produit pas forcément des produits 100% bio, mais ce sont la plupart des temps des agriculteurs conscients de l’importance de s’émanciper des réseaux de distributions et de l’industrie, donc la réduction de l’utilisation des produits est également une de leurs priorités. L’avantage, c’est que vous êtes en contact direct avec l’agriculture, donc vous pouvez lui demander exactement ce qu’il met sur ces cultures et pourquoi il le fait. C’est aussi une très bonne façon de mieux comprendre les enjeux de cette profession et de se rendre compte de la réalité du terrain.
Autre avantage de l’AMAP c’est que c’est par essence local, donc pas de trajet monstrueux depuis l’autre bout de la planète. Tout est produit à quelques dizaines de kilomètres de chez vous maximum.

Malheureusement il n’est pas toujours possible de trouver des AMAP autour de chez soi. Vous pouvez consulter l’annuaire du réseau AMAP pour en trouver une proche de chez vous.
Côté inconvénient il n’est pas non plus possible de choisir ce qu’on va avoir dans le panier, c’est donc un peu la surprise chaque semaine. C’est chouette pour découvrir de nouveaux légumes, et si certains légumes vous sont vraiment impossibles à manger, il est toujours possible de s’arranger pour que quelqu’un d’autre en profite.
Produire soi-même sa nourriture
Produire soit même son alimentation, c’est pour nous la solution idéale. Mais cela demande de la place et du temps. Le temps d’apprendre à faire pousser des légumes, le temps pour s’en occuper et les faire pousser mais aussi tout ce qui va autour : conservation, récupération des semences d’une année sur l’autre, etc.
Mais c’est une solution qui permet d’être sûr qu’aucun produit n’est utilisé, d’avoir ce qu’on aime au jardin dans les quantités qui nous conviennent, et qui a un impact écologique positif (pas de pollutions dues au transport, amélioration de la faune et la flore, etc.).

Il faut aussi compter un investissement financier non nul : l’achat des premières semences, les équipements quasiment indispensable pour une production conséquence et répartie sur toute l’année : Serre, système d’arrosage, bocaux et stérilisateur, etc. Mais c’est une opération rentable à tous les niveaux :
- Bonheur de cultiver soit même sa propre nourriture
- Sécurité alimentaire (on a à manger même si on perd son travail et qu’on a plus d’argent)
- Meilleure qualité
- Fraîcheur des aliments imbattable
Un cheminement petit à petit
Bien sûr, passer d’une consommation quotidienne de plats préparés à une autonomie alimentaire quasiment totale est un long chemin qui ne se fait pas en quelques jours. Mais il y a plusieurs étapes qui se font petit à petit. Souvent ça se fait par étape mais aussi par produit ou type de produit.
On peut arrêter les plats tout préparés, mais rester accro aux déserts tout faits et bourrer de saloperies. On peut se tourner vers une AMAP pour une bonne partie des fruits et légumes et continuer un bon moment d’acheter des avocats bio (Parce que vous n’aurez jamais d’avocat dans votre panier local si vous habitez en France métropolitaine). Et tant que la production du jardin ne couvrira pas 100% des besoins, on continuera de se tourner vers d’autres sources d’alimentations.
Le tout est déjà de se poser la question et d’aller à son rythme 😉
Et vous, que faites-vous pour mieux manger ? Comment faites vous pour être sûr de la qualité de vos aliments et qu’ils seront bons pour vous ?
Julie
De mon côté, c’est AMAP ! Celle où je me fournis propose presque tout ce dont on peut avoir besoin ! Légumes, fruits, œufs, pain, farine, légumes secs, volailles, fromages, yaourts et lait, viande de porc et de bœuf, confitures, jus de pomme ! En gros, à part aller acheter une bouteille d’huile, du riz ou quelques bières de temps en temps, les besoins annexes sont très limités. Et ça évite de perdre du temps en grande surface : en 10 minutes, j’embarque mon panier et c’est plié ! (bon, ok, on peut rajouter un peu de temps pour le blabla avec les autres adhérents ou les producteurs ^^)
Il y a bien aussi un potager en construction, mais la priorité étant d’abord les travaux sur la maison, il va falloir quelques années avant de mettre en place quelque chose d’assez productif pour faire autre chose que juste agrémenter les salades estivales !
Les Pingouins
On rêve d’avoir une AMAP près de chez nous ! On trouve que c’est vraiment l’un des meilleurs systèmes pour la nourriture.
Ana
Bel article. C’est certain qu’il est urgent de mieux manger et de mieux consommer. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire tout ceci, car j’ai l’ambition moi aussi d’avoir un petit potager pour avoir quelques légumes à portée de main.